Qu’est-ce que la PNL ?

La programmation neuro-linguistique, souvent abrégée sous le terme PNL, explore les relations entre la pensée, le langage et le comportement humain. Développée dans les années 1970 par Richard Bandler et John Grinder, la PNL a gagné en popularité en tant qu’approche puissante pour comprendre et améliorer la communication, la cognition et le développement personnel.

Dans cet article, je vous invite à découvrir les bases de la PNL. Nous explorerons ses principes fondamentaux, je vous donnerai une définition de la PNL et je vous expliquerai le terme « programmation neuro-linguistique ». Nous questionnerons ensuite la réalité scientifique de la PNL et examinerons finalement son application dans divers domaines.

Les fondements de la PNL

La PNL a vu le jour dans les années 1970 aux États-Unis grâce à deux docteurs en psychologie, John Grinder et Richard Bandler. Les deux hommes se sont associés afin de créer pour la psychologie et le développement personnel un modèle opérationnel à l’instar de ce qu’est la linguistique pour le langage (Cayrol & de Saint Paul, 2019). La PNL repose sur l’idée que notre expérience subjective du monde est influencée par nos modèles mentaux, nos perceptions et notre langage. Elle propose que les individus puissent comprendre et modifier ces modèles pour atteindre des résultats souhaités dans leur vie personnelle et professionnelle.

Au départ, Bandler et Grinder souhaitaient comprendre « ce qui faisait la qualité relationnelle et la force de conviction » (Boudineau & Catona, 2006, p.13) de thérapeutes d’exception comme Milton. H. Erickson, Virginia Satir ou Fritz Perls. Ils étaient persuadés « qu’au-delà des mots, et donc du contenu d’un échange, une structure sous-jacente, indépendante de ceux-ci, pouvait être mise à jour » (Ibid.).

La programmation neuro-linguistique ne s’intéresse donc pas tant au contenu du langage, mais à sa structure. La PNL va ainsi permettre de comprendre comment un individu construit son expérience (sa réalité subjective) afin de déceler les programmes internes sous-jacents. C’est ce qu’on appelle la modélisation. Une fois la structure de son expérience conscientisée, l’individu pourra décider de répliquer les schémas efficaces, de les modifier ou de s’en débarrasser s’ils s’avèrent limitants.

Définir la PNL 

Il existe une multitude de définitions de la PNL, il n’est donc pas toujours facile de s’y retrouver. Je vous propose ici la définition de Sue Knight que je trouve complète et concise à la fois.

La PNL est « l’étude de la structure de l’expérience subjective, dont l’étude de l’excellence est un sous-ensemble » (Knight, 2021, p.13).

Décortiquons ensemble cette définition :

L’étude 

Il s’agit du processus de modélisation. Modéliser un comportement et/ou un processus de pensée consiste à observer ce dernier pour ensuite le cartographier (modéliser) afin qu’il puisse être reproduit.

La structure

Ce sont tous les schémas conscients et inconscients que nous utilisons. Connaître nos schémas (stratégies) nous permet de les reproduire, s’ils sont efficaces, ou d’en changer, s’ils sont limitants.

L’expérience subjective

La façon dont nous faisons l’expérience du monde nous est propre. En effet, notre « réalité » est subjective, nous appréhendons le monde à travers des filtres (neurologiques, culturels, personnels).

L’étude de l’excellence

Un des buts de la PNL est de modéliser les comportements d’excellence afin que ces derniers puissent être reproduits par d’autres personnes et/ou dans d’autres contextes.

PNL : pourquoi un tel nom ?

Le terme « programmation neuro-linguistique » (PNL) est assez technique, il peut donc paraître difficilement compréhensible au premier abord. Je vous propose de le décomposer afin de vous expliquer chacun des trois termes :

Programmation

Il s’agit de l’analogie du « cerveau ordinateur ». La programmation fait référence ici à nos apprentissages qui sont devenus des automatismes. Alors qu’un ordinateur a besoin de programmes pour fonctionner, notre cerveau, lui, a besoin d’apprentissages. Alors qu’il est possible d’installer de nouveaux programmes sur un ordinateur, nous pouvons, au cours de notre vie, faire de nouveaux apprentissages, en modifier certains ou encore nous débarrasser de ceux qui nous gênent (de Saint Paul, 2020).

Neuro

La réalité est perçue à travers nos cinq sens, ces derniers agissant dès le départ comme des filtres. En outre, nous utilisons notre système cérébral « pour penser et donner un sens à notre expérience » (Knight, 2021, p.25). La PNL permet ainsi de prendre conscience des schémas de pensée et de mouvement que nous utilisons (nos stratégies) afin de les modifier si nécessaire (Knight, 2021).

Linguistique

Le langage est notre moyen principal d’expression, nous l’utilisons pour communiquer avec les autres et avec soi-même (Knight, 2021). Il joue un rôle déterminant dans notre façon de construire notre modèle du monde (de Saint Paul, 2020).

Existe-t-il une réalité scientifique derrière la PNL ?

L’existence d’une réalité scientifique derrière la programmation neuro-linguistique trouve des appuis dans des études reliant ses concepts à des domaines scientifiques établis. Des chercheurs comme Sturt et al. (2003) ont identifié des correspondances entre la PNL, la psychologie cognitive et la linguistique, renforçant ainsi ses bases scientifiques. De plus, Smith et al. (2014) ont démontré dans le « Psychonomic Bulletin & Review » que les schémas linguistiques reflètent les modèles cognitifs, corroborant l’approche centrale de la PNL sur la relation entre langage et cognition. Ces liens entre la PNL et des domaines scientifiques contribuent à étayer l’argument en faveur de sa réalité scientifique.

Cependant, d’autres chercheurs, comme Witkowski (2010), remettent en question la validité empirique et la rigueur scientifique de la PNL. Le débat reste ouvert, mais ce qui est certain, c’est que la PNL s’est fait une place de choix en tant qu’approche thérapeutique et de développement personnel, et qu’elle est utilisée aujourd’hui dans des domaines d’application aussi variés tels que la relation d’aide ou le sport.

Applications de la PNL

La programmation neuro-linguistique a trouvé des applications dans une variété de domaines, montrant ainsi sa polyvalence et son potentiel pour améliorer divers aspects de la vie humaine. Les quatre grands domaines d’application de la PNL sont : la relation d’aide, le sport, l’éducation et l’entreprise. Pour ces différents domaines, la PNL propose une série d’outils de développement personnel et thérapeutiques qui peuvent aider dans de nombreuses situations.

PNL et relation d’aide

Dans le domaine de la thérapie, la programmation neuro-linguistique est utilisée pour traiter les phobies, les traumatismes et les troubles anxieux. Elle propose des techniques telles que le recadrage pour changer la perception des événements passés et atténuer leurs effets émotionnels (Carroll et al., 2019).

PNL et sport

L’intégration de la programmation neuro-linguistique dans le domaine du sport offre des avantages significatifs pour l’amélioration des performances des athlètes. En utilisant des techniques de visualisation mentale, de gestion du stress et de fixation d’objectifs, la PNL peut aider les sportifs à développer une mentalité optimale et à maximiser leur concentration, conduisant ainsi à des performances accrues et à une meilleure gestion des émotions en compétition (MacIntyre & Moran, 2010; Hardcastle & Fortier, 2017).

PNL et éducation

Dans le domaine de l’éducation, la programmation neuro-linguistique offre des perspectives prometteuses pour améliorer les méthodes d’enseignement et d’apprentissage. En adaptant les stratégies pédagogiques à divers styles d’apprentissages et en utilisant des techniques de communication efficace, la PNL peut aider les éducateurs à créer des environnements d’apprentissage plus engageants et personnalisés. De plus, en aidant les élèves à surmonter les obstacles mentaux et à renforcer leur confiance en eux, la PNL peut favoriser des résultats éducatifs plus positifs (O’Connor & Seymour, 2018; Jayasena & Caputi, 2018).

PNL et entreprise

Dans le cadre de l’entreprise, la programmation neuro-linguistique peut être utilisée afin d’améliorer la communication interpersonnelle, la prise de décision et le leadership. En utilisant les principes de la PNL tels que l’écoute active et la compréhension des préférences de communication, les professionnels peuvent renforcer leurs compétences en gestion d’équipe et en résolution de conflits. De plus, la PNL peut être employée pour améliorer la motivation du personnel, la gestion du temps et la fixation d’objectifs, contribuant ainsi à une plus grande efficacité organisationnelle et à un environnement de travail plus harmonieux (Dilts & DeLozier, 2000; Knight & Mather, 2020).

Conclusion

En conclusion, la programmation neuro-linguistique (PNL) se révèle être un outil polyvalent qui transcende divers domaines, du sport à l’éducation en passant par l’entreprise. En s’appuyant sur les principes fondamentaux de flexibilité comportementale, de communication efficace et de compréhension de la perception individuelle, la PNL offre des approches novatrices pour améliorer la performance, faciliter l’apprentissage et renforcer les relations interpersonnelles. Même si le débat sur sa validité scientifique reste ouvert, la PNL continue d’évoluer en tant qu’approche pertinente et influente pour comprendre et optimiser la complexité de l’esprit humain et de ses interactions dans des contextes variés.

Références

Boudineau, D., & Catona, N. (2006). Manager avec la PNL. Editions d’Organisation.

Carroll, R. C., Palmer, S., & Thomas, N. (2019). Neuro-linguistic programming (NLP) as an adjunctive treatment for people with schizophrenia or related psychoses: a systematic review and meta-analyses. Schizophrenia research, 204, 289-298.

Cayrol, A., & Saint Paul, J. de (2019). Derrière la magie : la programmation neuro-linguistique. InterEditions.

Dilts, R., & DeLozier, J. (2000). Encyclopédie de la PNL. Les éditions de l’Homme.

Hardcastle, S. J., & Fortier, M. (2017). The utility of NLP for optimizing performance. Current Sports Medicine Reports, 16(3), 161-164.

Jayasena, A., & Caputi, P. (2018). Investigating neuro-linguistic programming (NLP) techniques used by teacher educators in inclusive education programs. Australian Journal of Teacher Education, 43(11), 52-65.

Knight, R., & Mather, C. (2020). The Power of Neuro-Linguistic Programming: Unleashing Your Potential to Succeed. Pearson.

Knight, S. (2021). La PNL au travail. Alisio.

MacIntyre, T. E., & Moran, A. (2010). A qualitative investigation of imagery use in sport. Journal of Applied Sport Psychology, 22(2), 171-185.

O’Connor, J., & Seymour, N. (2018). Using NLP to improve classroom management. Educational Psychology in Practice, 34(4), 356-371.

Saint Paul, J. de (2020). Ma bible de la PNL. Leduc Editions.

Smith, S. G., Glenberg, A., & Bjork, R. A. (2014). Environmental context-dependent memory: A review and meta-analysis. Psychonomic bulletin & review, 21(6), 1275-1307.

Sturt, R., Ali, S., Robertson, D., Metcalfe, J., & Grose, D. (2003). Neurolinguistic programming: a systematic review of the effects on health outcomes. British Journal of General Practice, 53(488), 34-38.

Witkowski, T. (2010). Thirty-five years of research on Neuro-Linguistic Programming. NLP Research Data Base. State of the art or pseudoscientific decoration? Polish Psychological Bulletin, 41(2), 58-66.